Ce n’est pas lui faire offense que d’écrire qu’il fait un peu partie des « vieux » meubles du Rugby Club Nîmois. A sa manière…
Rarement sur les photos officielles. Plutôt en décalé, dans l’intervalle à l’affût d’un cadrage-débordement pour mieux transmettre. Son crédo. Sa raison d’être qu’il n’a eu de cesse de mettre en œuvre en tant qu’éducateur à l’école de rugby ou entraîneur des catégories jeunes. Avec cette idée qu’un éducateur est là pour partager sa passion. Nombreux sont les joueurs nîmois qui peuvent en témoigner, surtout sous couvert d’anonymat… craignant encore ses foudres sur un ballon tombé. « Excessif, Jean-Phi ? Un doux euphémisme ». « Jean-Phi ? Un passionné avec tout ce que cela signifie… ». « Excessif parfois, et pour notre bien. Enthousiaste tout le temps ! ». Plus sérieusement, et au-delà de cette image dont il est le premier à se foutre, tous sont unanimes pour dire que Jean Philippe Canty aura compter dans leur construction de rugbymen voire d’homme. A l’instar de joueurs comme l’actuel deuxième ligne nîmois Arthur Vernier ou le pilier Sandro Gori. « Que de bons souvenirs ! Il a été quasiment mon premier entraîneur » se souvient ainsi le premier quand le second se rappelle d’un éducateur « à l’écoute. Un éducateur qui avait comme objectif de donner un maximum de liberté au joueur. Ne voulant nullement l’enfermer dans un schéma de jeu. Avec de l‘exigence technique. Mais vraiment, je retiens de lui cette idée d’échange et de partage. Je me souviens ainsi de séance où il donnait la parole aux joueurs pour qu’ils expliquent eux-mêmes leurs erreurs… « Enrichissant » Rafraîchissant, à l’heure où les éducateurs ont tendance à jouer avec leurs joueurs à la playstation ! Alors Jean-Philippe Canty, une espèce en voie de disparition. Un vieux dinosaure ? Peut-être. En tout cas, c’est une des raisons de son nouveau challenge. « J’avais fait le tour de toutes les catégories jeunes et de l’école de rugby. J’avais besoin d’un nouveau défi ! Il y a deux ou trois saisons, le président Olivier Bonné me l‘avait déjà proposé, mais pour diverses raisons, cela ne s’était pas fait… » A 51 ans bientôt, « cette proposition est arrivée à point nommé ». Une proposition qu’il aborde sans appréhension mais comme une nouvelle page de son histoire avec le rugby. « Et surtout une grosse envie ! Aujourd’hui, le rugby féminin développe un rugby total, moins stéréotypé. Le rugby que j’aime ! Avec de l’enthousiasme et du plaisir ! Deux notions que parfois les garçons ont oublié au bénéfice de la simple compétition et du résultat » Même si la vérité du terrain ne sera jamais loin comme il aime à la dire. « Mais je souhaite que les filles viennent aux entraînements avec la banane même en hiver ! Dans la continuité de ce qu’ont déjà initié Stéphane Nardy et William Pennaneach… » Quand on vous parle d’héritage et de transmission…