Au moment où le Rugby Club Nîmois lance une campagne de recrutement d’éducateurs pour la prochaine saison, Stéphane Cislini, en charge de la catégorie des M12, nous livre les joies que procurent une telle fonction. Témoignage.
Stéphane, comment es-tu devenu éducateur ?
Stéphane Cislini : Comme beaucoup de papa, j’ai d’abord accompagné mon grand quand il a commencé au club de Saint Gilles. J’étais de tous les instants. Entraînements, tournois, je le suivais partout ! Petit à petit, j’ai commencé à donner des coups de main aux éducateurs. Puis, petit à petit, j’ai pris plus de responsabilités tout en suivant la formation d’éducateur. Cela s’est fait naturellement.
Éducateur de rugby, mais joueur de foot au départ ?
SS : Effectivement, j’ai joué au ballon rond jusqu’à l’âge de 25 ans. Au niveau régional. Au fur et à mesure, j’ai toutefois ressenti une certaine lassitude vis-à-vis de ce sport. La mentalité et le jeu rugueux – pas dans le bon sens – ont eu raison de cette première passion. J’ai ainsi basculé vers le ballon ovale avec les anciens de la Crocovalie, puis de Saint Gilles. En franchissant ce cap, j’ai retrouvé du plaisir. Le même que j’avais, quand môme, mon papa m’emmenait voir les matchs de l’équipe première au stade Kaufmann.
Des souvenirs de cette époque ?
SS : A l’époque, l’équipe du Rugby Club Nîmois évoluait en 1ère division. Je me souviens que je me mettais en haut de la sortie des joueurs côté petite tribune (ndlr : les joueurs à l’époque sortaient de côté-là). Cela me permettait d’entendre les dernières consignes et les derniers mots d’encouragement et de motivation. C’était parfois très animé ! (rires)
Revenons à ton rôle d’éducateur. Est-il lié uniquement à tes garçons ?
SS : Non ! Le rugby m’a apporté beaucoup. Déjà comme je te le disais des souvenirs d’enfance. Puis des souvenirs de vestiaires, de troisième mi-temps, mais surtout des partenaires de jeu qui sont devenus des amis. Pour tout cela, je veux rendre au rugby ce qu’il m’a donné. C’est une banalité de le dire, mais c’est tellement vrai !
Aujourd’hui, tu es avec les M12. Quel est ton rôle ?
CS : Je suis le référent de la catégorie. Toujours en concertation avec les autres éducateurs, j’organise les entraînements, prépare les équipes pour les plateaux, les tournois. Je fais le lien avec le responsable de l’école de rugby et le club pour d’éventuelles décisions concernant les M12.
Dans cette période délicate…
CS : Ce n’est pas simple ! Mais nous avons la chance d’avoir une génération de joueurs très motivés. Cela facilite le travail. Et puis, on insiste beaucoup sur la notion de plaisir. Cela n’empêche nullement l’exigence. Bien au contraire ! Après, on ne va pas se mentir, les gamins en ont ras le bol du rugby sans contacts. Ils n’ont qu’une envie de se rentrer dedans. Il faut espérer qu’on pourra de nouveau le faire rapidement.
Le rugby à tes yeux ?
SS : L’école de la vie ! Facile, mais en ces temps où la société est de plus en plus individualiste, transmettre les valeurs de solidarité, de respect – surtout des différences – et de collectif n’est pas vain. C’est même essentiel !
Ton poste préféré ?
SS : Pas un poste, mais un triptyque. 10, 12, 13. Le 10 car le poste que j’ai occupé. J’en ai la nostalgie. Sinon, les centres car ils sont au cœur du jeu, au centre du terrain. Ils interviennent autant en attaque qu’en défense.
Ton joueur préféré ?
SS : Pour faire suite à ce que je viens de te dire. Philippe Sella et Yannick Jauzion. Deux joueurs toujours au service du collectif. Efficaces mais sans vouloir tirer la couverture sur eux.
Dernière question, le Rugby Club Nîmois à tes yeux ?
SS : Un club qui a formé, et qui forme encore des joueurs pour qu’ils atteignent le plus haut niveau. Le dernier en date : Louis Foursans aujourd’hui au MHR. Il faut absolument que le club garde cela dans son ADN. La formation le fera grandir aussi…