Olivier Gagnebien. Profession journaliste confiné…
Il est de toutes les rencontres au stade Kaufmann. Il y a sa place dans une tribune presse qui ne porte que son nom… Entre le speaker du stade et un éventuel collègue, il compose, au fur et à mesure du match, ses partitions qu’il enverra, quelques minutes après la fin de la rencontre, l’une au quotidien régional Midi Libre, l’autre au quotidien du club visiteur, la dernière à la bible du rugby : le MIdol. Observateur avisé du Rugby Club Nîmois, il en connaît toutes les coulisses, tous les cancans, tous les soubressauts… Rien ne lui échappe ! Mais au-delà, le journaliste, qui couvre aussi le Nîmes Olympique pour l’AFP, est un amoureux de la chose ovale et d’une certaine idée du rugby qui dépasse son simple aspect sportif. Amoureux de la vie, des bonnes choses qu’elle octroie comme nous le montre sa carte postale confinée… Vous avez le bonjour de « WinGood » comme l’avait rebaptisé un ancien entraîneur du Rugby Club Nîmois…
« Pas de rugby, pas de mauvais rebonds, la page d’écriture est aujourd’hui blanche. Il y a toujours les contacts téléphoniques avec le petit monde de l’ovalie (ah la messagerie du sorcier de la Crau Michel Bérard (!), un vrai bonheur), mais rien à gratter. Tout est à inventer. L’urgence est à se projeter et le temps à se réinventer. Pourtant confiné, je voyage. Je n’ai pas rejoint l’Ile de Ré transformé en un camp de parigots bobo et j’ai annulé un séjour au pays d’Antoni Gaudi. Pas de haltes gourmandes comme d’habitude à La Vinya del Senyor, un bistrot bar à tapas où, face à la basilique Santa Maria del Mar, tout est béni des dieux, ou à la table de Los Pescadores (un gros faible pour leurs bars). Barcelone me manque, la Bretagne aussi (surtout n’y allez pas, il pleut tous les jours), mais je suis parti en charentaise à l’assaut du col du Tashi Lapsa et du col de l’Annapurna avec l’oeil expert d’un guide de haut vol, un homme que je perçois plein d’humour Armand Veron. Oxygénation garantie. J’en ai même oublié la date anniversaire de Patxi Laillou que je soupçonne être confiné au Pays Basque du côté de la Rhune. Une fois par semaine, je déguste les belles inventions culinaires du chef Jérome Nutile (un délice) qu’accompagnent une Grange des Pères ou un Haut-Marbuzet (sortis de ma cave quand d’autres cultivent leurs jardins). Sous le soleil printanier, allongé dans une chaise longue, je replonge aussi dans quelques bandes dessinées de Tardi ou me connecte sur Netflix dans la saison IV de la Casa de Papel. Je me laisse aussi bercer, à la nuit tombée, par le blues de « Bensonhurst Blues » (1973) et la voix grave du Néerlandais Oscar Benton (une musique de « vieux » pour Alexandre Salles) et sirote un Rhum Diplomatico (promis Tim Daniel, j’ai toujours en tête une petite et discrète dégustation entre deux entraînements). Enfin, depuis un mois et c’est une bonne chose, j’opte pour les circuits courts de distribution, les petits producteurs du coin et le drive du Mas des Agriculteurs (une belle adresse). Bises (confinées).
P.S. Armand (Véron), merci de m’indiquer les valeurs boursières sur lesquelles tu prends actuellement tes bénéfices ?
P.S. (bis). Michel (Bérard), ce n’est pas parce que tu est branché sur le compteur d’eau du voisin qu’il te faut prendre dix douches par jour. Pense à la planète »