Jeudi 2 janvier. A peine les dernières agapes des fêtes de fin d’année digérées, cotillons et arbres de Noël rangés, les joueurs du Rugby Club Nîmois reprennent, ce jeudi 2 janvier, le chemin du terrain. Avec pour ambition de boucler la saison régulière entre la troisième et quatrième place pour valider leur ticket pour le Challenge Yves du Manoir. Un objectif qui passera, sans aucun doute, par un « sans-faute » au cours de ce mois de janvier avec les déplacements dans le Gers à Fleurance (dès ce week-end), à Graulhet (le 27 janvier), et la réception de Rodez (le 13 janvier). Mais aussi en restant intraitable dans son arène du stade Kaufmann tout au long de cette phase retour : Saint Sulpice (le 10 février), Aubenas (le 3 mars) et Castanet (le 24 mars). C’est dire que ce début d’année 2019 risque d’être haletant. Passionnant. Et qui dit début d’année, dit vœux, résolutions, projets… C’est ce que nous avons fait avec Olivier Bonné et Armand Mardon. Reprise.
Messieurs quels vœux formulez-vous pour le Rugby Club Nîmois en ce début d’année ?
Olivier Bonné : « Que nous continuions sur le chemin que nous avons commencé à tracer depuis 2012. Celui de la formation notamment. Que nous prenions toujours autant de plaisir à œuvrer à l’avenir de ce club. Et évidemment que notre équipe 1 atteigne son objectif de se qualifier pour le Challenge Yves du Manoir. »
Armand Mardon : « Arrivé depuis cet été, mon travail s’est beaucoup concentré sur l’équipe 1. Nous devions, avec Patrick Escande, mettre en place une nouvelle organisation, changer les habitudes. Nous sommes sur la bonne voie. Même si le travail est loin d’être fini… Il faut que l’on continue à avancer, joueurs et staff, à progresser. De belles choses sont devant nous si nous nous en donnons les moyens. Plus généralement, je souhaite cette année que nous travaillons plus en profondeur sur la structuration de notre club. Pas seulement sur le plan sportif. Je suis là aussi pour cela !
Les joueurs reprennent aujourd’hui le chemin de l’entraînement pour préparer le déplacement à Fleurance dans trois jours. N’est ce pas une hérésie ?
AM : « Nous connaissions cette date depuis le début du championnat. Nous l’avons donc intégré comme telle. Nous, ce sont les joueurs et le staff. Les joueurs ont pris quelques jours de vacances pour se régénérer en famille. C’est bon pour le mental, un élément aussi important que le physique. Cela permet de refaire le plein d’énergie. Mais les vacances ont été studieuses, car les joueurs avaient un programme de travail établi avec Geoffrey Ulm (le préparateur physique). Et puis, ce sont des compétiteurs. Ils connaissent les sacrifices que la pratique du haut niveau implique. Enfin, nos avons prévu de partir la veille pour préparer au mieux cette rencontre. »
Olivier, le calendrier de fédérale 1 est toutefois …
OLB (il coupe…) : « Je ne sais pas s‘il y a un calendrier idéal. Ce qui est sûr c’est que c’est loin d’être évident d’en faire un avec les contraintes géographiques, avec les disparités entre clubs… C’est un vrai casse-tête ! Même s’il est vrai, surtout dans une poule comme la notre avec seulement onze clubs, que c’est loin d’être facile de rendre lisible ce championnat aux yeux de nos partenaires ou du public… Difficile par exemple avec seulement une moyenne d’un match par mois sur cette phase retour de fidéliser, de raconter un feuilleton. Mais y a-t-il une meilleure formule…
Avant d’aborder ce mois de janvier important sportivement, j’imagine que vous avez profité de la trêve et de ces quelques jours de vacances, pour tirer le bilan de la phase aller ?
AM : « Comme je le disais, on a changé des habitudes, bousculé plein de choses en début de saison. Ce n’est jamais simple ! L’équipe est toujours dans l’assimilation. On monte même en puissance, avec un système défensif plus dense. On est plus fort dans le combat. On manque encore de la constance dans le jeu – même si sur les dernières rencontres on a montré beaucoup de contenu, et sûrement que nous avons laissé en route quelques points… Mais on tient notre place ! Et surtout je suis content de l’état d’esprit du groupe.
OLB :« Au-delà de l’équipe 1, les résultats de l’ensemble de nos équipes ont été à la hauteur de nos ambitions. Comme notre équipe féminine qui est, à ce jour, invaincue, ou nos Espoirs qui ont répondu présent à l’objectif du début de saison en se qualifiant pour les play-offs du championnat de France. Mais aussi notre école de rugby qui, chaque week-end, défend fièrement nos couleurs. A l’image par exemple de nos M10 qui ont, cet automne, remporté le tournoi de Perpignan. Un tournoi où de nombreux clubs des bastions historiques du rugby français s’étaient donnés rendez-vous. C’est dire ô combien notre formation est importante. N’oublions jamais que ce sont eux l’avenir du club ! »
Au-delà du sportif, quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois de votre collaboration ?
OLB : « On apprend à mieux se connaître… Mais pour moi, l’arrivée d’Armand est un vrai soulagement. Elle me permet de prendre de la hauteur, de ne pas avoir toujours le nez dans le guidon. Je retrouve du plaisir.»
AM : « C’est jamais simple les débuts. Comme dans un couple, il faut trouver ses marques, son espace. Apprendre à vivre ensemble… Mais une chose est sûre, nous avons tous les deux, la même ambition, le même objectif : faire avancer ce club. »
Nouvelle année rime avec résolutions. Quelles sont les vôtres ?
AM : « Arriver à l’heure…. (pour les non-initiés, Armand est fâché avec les montres ! »
OLB : « Perdre un peu de poids. Plus sérieusement, et cela revient à la question précédente, être plus à l’écoute et surtout apprendre à déléguer. Notre club a besoin de toutes ses forces vives »
A ce sujet, juste avant la trêve, s’est déroulé un important conseil d’administration du club. Pouvez-vous nous en dire plus ?
OLB : « Nous avons en effet proposé aux membres du conseil d’administration une véritable feuille de route pour les prochaines années dans le cadre du projet RCN 2023. En 2018, ce projet a été dans la réflexion. En 2019, nous devons rentrer dans l’action. C’’était aussi cela l’objet de ce conseil d’administration : faire prendre conscience à l’ensemble des dirigeants que nous étions véritablement à la croisée des chemins. Que nous devions savoir quelle direction devait prendre le club dans les cinq ans à venir. Faute de cela, nous courions le risque de l’immobilisme ! »
C’est aussi pour ces raisons que tu as souhaité, Olivier, convoquer ce conseil d’administration dans un endroit insolite pour une telle réunion ?
OLB : « C’était l’esprit de réunir le CA dans le vestiaire de la 1. Pour être au cœur quelque part du réacteur. Là où le rugby s’invente, où toute aventure humaine commence. Et surtout un lieu sacré om tout est dit, tout exprimé, tout échangé ! »
Et alors…
OLB : « Ce fût le cas ! Mais permets-moi d’insister sur cette nécessité d’aller de l’avant. En tout cas, de faire des choix ! Nous sommes un certain nombre à avoir repris ce club à l’agonie. Nous en avons fait, aujourd’hui, un club de référence en fédérale 1. Et on pourrait s’en contenter. Ce serait parfaitement louable, même si ce n’est pas ma vision. Je suis convaincu que le Rugby Club Nîmois peut se donner les moyens pour espérer grandir, se préparer à évoluer à un autre niveau. Evidemment cela ne se fera nullement en un jour ! Mais surtout cela ne se fera sûrement pas si dans ce bateau qu’est le Rugby Club Nîmois, tout le monde ne tire pas les mêmes bords ! »
AM : « En tout cas, ma venue à Nîmes participe aussi de cette volonté du Président. C’est ce que j’ai aussi rappelé au conseil d’administration. Que j’étais revenu au sein du Rugby Club Nîmois pour lui rendre ce qu’il m’avait donné, mais aussi pour participer à cette aventure que peut être RCN 2023. »
Comment a été perçue cette volonté ?
OLB : « Favorablement puisque l’ensemble des membres du conseil d’administration ont émis le vœu de s’engager dans cette nouvelle aventure. Je tiens à les en remercier. Car il ne faut jamais oublier que ce sont des bénévoles qui mouillent, chaque jour, chaque semaine, chaque dimanche de match, leurs chemises pour le Rugby Club Nîmois ! »
2019, c’est donc le début d'une nouvelle aventure ?
AM : « Oui. Avec Alexandre Salles, nous allons nous mettre en ordre de bataille pour entrer dans le vif du sujet. Notamment en mettant au cours du premier trimestre différents pôles comme le souhaite le CA. Des pôles aussi divers que le suivi médical, l’animation, l’administration, la communication ou le suivi scolaire et professionnel. »
OLB : «J’en profite pour dire que ce projet doit être partagé par tous. Et que toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Enfin, nous allons aussi au cours de ce premier trimestre rencontrer l’ensemble des éducateurs, des partenaires pour leur exposer ce projet. On a du pain sur la planche ! »
Soit, mais c'est un super défi ! A ce propos si vous aviez un slogan pour le définir ?
(en chœur et sans concertation) « Rien n’est impossible ! »
