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« C’est pas viable ! »

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« C’est pas viable ! »

.Date de publication : 27/09/2019

Ce week-end, la fédérale 1 fait relâche. L’occasion pour nous de revenir avec les coachs – Armand Mardon, Patrick Escande et Eric Tissot – sur le premier bloc de la saison.

 

J’imagine que la victoire à Mazamet a fait du bien à la tête ? Que soit celle des joueurs, mais aussi des vôtres ?

(grands sourires)

Armand Mardon : On dort mieux et on fait moins  la gueule le lundi…

Patrick Escande : Sans aucun doute ! D’autant plus qu’au-delà du résultat, nous avons pu mettre en place réellement tout ce que nous avions préparé tout au long de la semaine. C’est une réelle satisfaction.

Eric Tissot : Après les deux revers subis à la maison, nous nous devions de réagir. Même face à un promu, de surcroît dernier de la poule, ce match était hyper important. Gagner à l’extérieur n’est jamais chose simple – on le voit chaque week-end sur les différents championnats qu’ils soient professionnels ou amateurs. Alors gagner même chez le dernier, c’est un exploit ! Surtout avec les conditions climatiques difficiles que nous avons connues ce dimanche. Il ne faut en rien dévaloriser cette victoire à l’extérieur. Et ce point de bonus offensif pris à la dernière minute…

 

Le faux départ de Nîmes peut-il s’expliquer par ce premier gros bloc avec notamment la réception de Bourgoin et d’Aubenas ?

Armand Mardon : Oui et non, sachant que ces deux matchs n’ont pas la même physionomie. Face à Bourgoin, le match se joue en première mi-temps. Un premier acte où on multiplie les fautes de main ou de règlements, sans parler de nos problèmes en touche. Des fautes – seize au total - que nos adversaires bonifient à merveille en marquant presque à chaque fois. Contre Aubenas, c’est notre entame de seconde période qui nous met la tête dans le sceau, avec des fautes en cascade, des plaquages manqués, deux cartons jaunes et treize points en 10 minutes !

Eric Tissot : Evidemment que c’est un faux départ. Comme deux rendez-vous manqués sur notre pré du stade Kaufmann. Perdre à la maison n’est jamais agréable ! Perdre tout court de toute façon ! On a été défaillant dans certains secteurs comme dans celui du jeu au pied. Des fautes que nous avons payées cash ! Il faut qu’on apprenne de nos erreurs. Que l’on construise dessus.

Patrick Escande : On a mesuré, en effet, lors de ces deux rencontres, tout le travail qui nous reste à faire. Notamment dans les moments clés, où à la différence de nos adversaires, on n’a pas su peser sur le match. Que ce soit dans nos temps faibles ou forts. Là où eux ont montré de l’intelligence stratégique notamment. Certains joueurs doivent indéniablement plus pesé sur ce genre de rencontre… Elle est surtout la différence entre ces clubs et nous, cette gestion des temps forts et faibles.  Plus que la jeunesse, c’est dans le manque de vécu de ce groupe que s’explique certaines de nos erreurs. Les leaders sont là, il faut seulement qu’ils aient du vécu ensemble. Cela va arriver !

 

Deux rencontres où on a senti une forme d’impuissance, un manque de révolte. Une certaine résignation. Est-ce aussi votre sentiment ?

Armand Mardon (un poil agacé) : Non ! La preuve, contre Bourgoin, on gagne la seconde mi-temps ! Après cette idée de la « grinta », cela me gonfle un peu… A vouloir sur-jouer, face à ces équipes de ce calibre, on ne va que s’exposer à leurs contres. Et à le payer cash !

Patrick Escande : Sur le pré, je n’ai vu que des joueurs impliqués. Nous devons surtout gagner en précision et en concentration. Car courir pour courir, ou dépenser de l’énergie, quel intérêt ? Soyons plus précis !

Armand Mardon : A l’image du dernier match contre Mazamet où le point de bonus offensif doit être validé bien avant ce dernier essai à la 80ème de Ravanello ! Soyons patients dans la construction !

Eric Tissot : On a surtout vu nos lacunes, nos défaillances comme sur le jeu au pied par exemple.

 

Le recrutement de jeunes joueurs, peu habitués aux rencontres de fédérale, peut-il expliquer cela ?

Eric Tissot : N’oublions pas que c’est un nouveau groupe avec des jeunes et des moins jeunes. Mais c’est surtout dans son vécu que l’effectif est jeune. On ne crée pas un groupe du jour au lendemain… Surtout qu’il faut qu’ils intègrent aussi un nouveau système de jeu.

Patrick Escande : Donnons le temps à ce groupe ! La jeunesse en termes d’âge n’a rien à voir avec cela. Il faut que le groupe apprenne à se connaître.

Armand Mardon : C’est peut-être là que nous, le staff, et surtout moi, nous sommes trompés. Je pensais sincèrement que la cohésion se ferait plus vite ! Je me suis sûrement trompé. Sans aucun doute.

Patrick Escande : Au dernier match à Mazamet, certains automatismes se sont mis en place notamment dans l’axe 8 / 9 / 10 / 15. Et puis n’oublions que nous avons commencé avec beaucoup de blessés !

Armand Mardon : Certains blessés qui vont faire leur retour pour le second bloc. On va donc travailler plus sereinement. Et surtout aborder ces prochains matchs différemment. Avec un vrai effectif au complet !

Eric Tissot : On a un bon effectif, un effectif performant avec une réelle profondeur de banc. Et pour le marathon qu’est la fédérale 1, c’est essentiel ! Mais, sincèrement, et à y regarder de plus près, je trouve au contraire que ce groupe manque de jeunesse. Je m’explique, je trouve que nos joueurs sur le terrain ont des comportements, des attitudes de « vieux », qu’ils ont du mal à dépasser leurs habitudes. Il faut qu’ils se lâchent, qu’ils prennent le jeu à leur compte. Qu’ils osent faire preuve d’initiatives, qu’ils ne se brident pas, ne jouent pas avec un frein. On est parfois trop emprunté. On manque d’insouciance. Bref, qu’ils prennent du plaisir sur le terrain ! Après c’est peut-être de notre responsabilité. Notre exigence les contraints. Peut-être… Même si l’exigence doit faire partie de notre quotidien.

 

Puisque vous évoquez ce second bloc, vous l’abordez comment notamment le derby face à Bédarrides ?

Patrick Escande : Dans la continuité de notre rencontre de Mazamet Appliqué. Mais au-delà, nous devons prendre les matchs les uns après les autres. C’est ainsi et pas autrement que nous construirons notre avenir. Et ce n’est pas de la langue de bois, mais bien notre réalité !

Eric Tissot : Je me répète, mais un groupe, cela ne se construit pas du jour au lendemain. Après, pour avoir pas mal bourlingué, connu de nombreux clubs, je tiens à souligner la sérénité dans laquelle nous travaillons. Malgré ces deux revers, nous avons senti un réel soutien, une solidarité sans faille de tout le club derrière nous. Et, croyez mon expérience, c’est un vrai luxe !

Armand Mardon : Pas mieux ! Sur Bédarrides, c’est un match face à un adversaire direct à la qualification en Yves-du-Manoir. Nous allons travailler, travailler, travailler pour gommer nos erreurs. Car même si nous sommes contents du résultat face à Mazamet, nous avons commis certaines erreurs que nous ne pourrons reproduire face à Bédarrides… Sinon nous les paierons comptant !

Eric Tissot : Ce bloc est encore plus important que le précédent. Et nous allons l’aborder match après match. Dès lundi, après que les joueurs aient eu du temps pour se régénérer tant mentalement que physiquement. En famille… Afin d’être dans les meilleures conditions pour préparer ce derby contre Bédarrides. Un derby n’est jamais un match comme un autre. Sans mettre une pression supplémentaire, nous allons nous y préparer  comme il se doit. On ne va pas jouer aux boules ! Sans changer nos habitudes, mais avec sérieux, car au-delà du derby, c’est une rencontre avec un enjeu comptable au classement.

 

 Vous évoquez le challenge Yves-du-Manoir, l’objectif reste le même malgré ces deux défaites à domicile ?

(en chœur)

Bien sûr !

 

Au-delà, on a l’impression que chaque année le niveau de fédérale 1 augmente. Avec des joueurs venant même du monde professionnel, de Pro D2 notamment. Notre politique de formation et notre environnement structurel avec des joueurs pluriactifs sont-ils viables ? Ne posent-ils pas des problèmes en termes de sécurité du joueur, ou sans aller jusque là de régénération psychologique de ce dernier ?

Patrick Escande : J’ai côtoyé d’autres divisions dans le passé. Et c’est vrai que le championnat de fédérale devient un peu fou ! Aujourd’hui, pour évoluer dans le Top2, et donc prétendre à la montée en Pro D2, il faut être professionnel.

Armand Mardon : C’est un championnat où on ne part pas tous sur la même ligne. C’est évident, dans notre poule 2, notre poule, nos joueurs ne vivent pas au même rythme que ceux de Bourg en Bresse, Bourgoin ou encore Narbonne. Des clubs où les joueurs sont pros et s’entraînent tous les jours en journée.

Patrick Escande : Je mes souviens que quand je jouais dans les années 2000, nous avions des plages horaires aménagées. Le mardi, par exemple, nous nous entraînions de 9h à 12h. Ce qui nous permettait de manger ensemble et de faire une sieste jusqu'à 13h30. Avant de reprendre le boulot. Cela nous permettait de nous coucher tôt, ce qui est essentiel pour un joueur de haut niveau.

Armand Mardon : Aujourd’hui, nos joueurs travaillent toute la journée, s’entraînent à 19 heures. Et ne sont donc pas chez eux avant 22 heures ! On touche aux limites de la pluriactivité. A Narbonne, ils peuvent travailler sur les détails tant sur la préparation physique, psychologique ou stratégique du joueur. Sur ce qu’on nomme les ressources joueurs, et cela fait la différence. L’écart se creuse. A terme cela risque de ne pas être viable ! Une pro D3 sera peut-être nécessaire dans les années à venir.

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