Cette semaine, dans les colonnes du quotidien régional Midi Libre, Olivier Bonné, le Président du Rugby Club Nîmois, est revenu sur la saison tout en dessinant les contours de la prochaine. Retrouvez l’intégralité de l’interview ici !
La saison s’est achevée par un nouveau revers en 1/8ème de finale…
« Tomber » une nouvelle fois en 1/8eme de finale est évidemment une déception. Comme un goût d’inachevé, la fin d’une aventure humaine... J’ai d’autant plus ce sentiment que ces deux dernières saisons ont aussi été celles de la fin de carrière de joueurs qui ont écrit de belles pages de l’histoire du club. Les Mailhan, Ferez, Capelle, Alcalde, Raynaud, Méré, Faceries et bien d’autres... Des joueurs qui ont à jamais leurs noms marqués au Panthéon du Rugby Club Nîmois. Surtout que certains d’entre eux ont usé leurs multiples crampons dès l’école de rugby du club, y ont connu toutes les catégories. Des joueurs qui ont, aussi, vécu les bas et les hauts de l’histoire récente du club, de la fédérale 3 à la fédérale 1
Ce n’est pas un échec ?
Non, bien au contraire. Surtout qu’il est difficile de comparer les deux dernières saisons. Tant elles sont différentes sportivement…. Permettez-moi de vous rappeler que l’année dernière, la fédérale 1, c’était une poule Elite et un championnat Jean Prat dans laquelle nous étions. En gros une troisième et une quatrième division qui n’osaient pas se nommer ! Et nous étions en 4ème division. Aujourd’hui en 3ème. On a tendance à l’oublier ! Comme on a tendance à ne pas tenir compte du fait que, pour ne parler que du Challenge Yves-du-Manoir, à l’exception du club d’Anglet, tous les clubs qualifiés en quarts de finale sont de véritables clubs Pro comme Narbonne, Cognac, Tarbes, Nice. Des clubs , je le rappelle, qui ne jouent pas la montée en Pro D2. On touche bien ainsi le chemin qui nous reste, nous le Rugby Club Nîmois, à parcourir si nous voulons prétendre à aller plus haut ! Le travail que cela nécessite.
Olivier, on ressent un certain agacement ?
Non, mais il est vrai que j’aimerais que tout un chacun soit honnête. Qu’on compare ce qui est comparable ! Je suis fier d’avoir vu une nouvelle génération arriver aux devants de la scène. Certains d’ailleurs avaient déjà pointé leur nez la saison dernière. Je pense à Joris Simon, aux frères Pichard, à Thibaud Alle, à Dorian Gély, à Élias Nouri… J’aime cette idée de réaffirmer notre vocation de club formateur, cette volonté de faire de la formation notre ADN, d’être le cœur de notre réacteur.
Il est vrai qu’on a tendance à ne parler que de l’équipe Séniors…
Oui, et le président de club que je suis ne peut faire fi de tout ce travail au long cours, de longue haleine qui commence à porter ses fruits avec notamment la labellisation de notre centre d’entraînement par la Fédération Française de Rugby. Et que dire de ces dernières sélections de joueurs comme Noë Della Schiava, Louis Foursans ou Kelian Boissier, qui nous vient d’Alès, et qui viennent d’être retenus en équipe de France de moins de 18 ans pour la tournée en Afrique du Sud. Des joueurs que des clubs comme le stade Rochelais, Castres ou Clermont Auvergne souhaitent recruter. Au-delà de la fierté que cela peut nous procurer, cela nous montre que nous sommes dans le vrai, dans cette volonté d’être un club formateur. C’est aussi pour cela que nous avons souhaité, en accord avec le Comité départemental de Rugby du Gard, prendre en charge la saison prochaine, après les Crabos, les catégories cadets Gaudermen et Alamercery. Et je tiens à le dire ici, ce n’est pas seulement l’histoire du Rugby Club Nîmois qui est en jeu, c’est une certaine idée de faire du Gard une terre de rugby à part entière.
Revenons au jeu. A celui pratiqué par l’équipe Séniors…
J’entends les critiques ! Mais je réaffirme ici tout mon soutien à Armand Mardon. En le recrutant, je ne me suis pas trompé ! Et puis certains ont la mémoire courte. Le changement de staff, il y a un an, est une demande des joueurs. Ce sont les joueurs eux-mêmes qui ont souhaité le changement. C’est dans ce contexte qu’Armand Mardon est arrivé, et il est vrai qu’il est ultra-exigeant. Il peut même avoir des positions tranchées que l’on peut percevoir comme agressives, mais il faut savoir qu’il est super impliqué dans la vie du club ! Et puis on ne jugera véritablement de son travail que la saison prochaine. Même si comparaison n’est pas raison, souvenez-vous de ce qu’on disait d’Ugo Mola il y a un an…
En parlant de la saison prochaine, où en êtes vous du recrutement ?
Déjà, c’est de reconduire notre ossature actuelle. Nous avons des joueurs de grands talents, on souhaite les garder et qu’ils se bonifient. On cherche aussi un demi de mêlée, un pilier gauche et un n°8 polyvalent. On a déjà recruté Samuel Roche, un ouvreur qui arrive d’Aix en Provence, Tom Carpentier un flanker qui vient du club Les Angles, Baptiste Sparano, troisième ligne, capitaine des Espoirs de Montauban et le pilier Félix Baudry qui revient au club… Nous avons fait le choix délibéré d’un recrutement de joueurs de moins de 25 ans à fort potentiel. Notre volonté est de véritablement construire l’équipe de demain. Enfin, Armand a souhaité renforcer son staff avec la venue d’Eric Tissot qui va prendre en charge les avants.
Côté coulisses ?
La saison 2019/2020 a aussi commence ! Accueil, billetterie, partenariats… nous allons travailler pour que les services proposés par le Rugby Club Nîmois soient à la hauteur de ses ambitions. Et le futur Espace Partenaires, financé par la ville de Nîmes, veut répondre à cette volonté. Aujourd’hui, le Rugby Club Nîmois, c’est 180 partenaires. Sans eux, nous ne pourrions même pas commenter les résultats sportifs de notre équipe fanion. Ils sont un maillon essentiel du club. Un tel espace va nous permettre de mieux les accueillir, de les développer aussi. C’est un réel outil de travail pour le développement du club. Ce qu’a compris la ville de Nîmes, et surtout Jean-Paul Fournier et son adjoint Julien Plantier, et je les en remercie. Comme pour leurs soutiens sans faille ! Même quand plus personne ne croyait en nous en 2012. Aux fins fond de la fédérale 3 ! Et je sais que le club pourra compter encore sur leurs aides dans les prochains mois sur d’autres dossiers… Comme, je l’espère, le département, l’agglo et la région.
On sent une volonté de ta part de faire bouger les lignes à tous les niveaux du club ?
Quand en 2012, j’ai pris la présidence. Un peu malgré moi, c’était avec la seule volonté de sauver le club. De le sauver du marasme qui lui était promis. Un peu à l’image d’autres clubs comme Auch ou Strasbourg. L’urgence de la situation m’a obligé à agir d’une certaine manière, souvent de manière solitaire. On me l’a parfois reproché, mais la situation financière et judiciaire le nécessitait ! Mais, à cette époque, désolé de le rappeler, j’étais le seul responsable devant les tribunaux des dettes du club, des dettes dont la responsabilité incombée à d’autres personnes ! Remarque, je le suis encore ! Aujourd’hui mon ambition est de poursuivre ce travail. Mais différemment, avec une nouvelle gouvernance, plus collégiale pour (re)construire un véritable club. De l’école de rugby à l’équipe Séniors. Avec une véritable identité ! C’est tout le sens de la mission que j’ai confiée à Eric Teissier. L’idée est de faire évoluer le club d’une gestion de type associative vers une approche plus entrepreneuriale, avec des objectifs et une vision à moyen et long terme. L’idée est de mettre le Rugby Club Nîmois en capacité d’envisager un possible retour dans l’élite professionnelle du rugby français, en structurant son organisation en terme de ressources humaines, de formation et d’infrastructures sportives. Le projet RCN 2023 est un projet ambitieux, imaginé et souhaité par le Conseil d’Administration dans son entièreté qui sera le moteur de ces prochaines années. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues ! Du simple amoureux du rugby aux anciens joueurs, ce n’est pas les chantiers qui manquent. C’est aussi une façon de transmettre – un mot si cher à notre sport -, de rendre au club ce qui leur a donné aussi.
