A quelques jours du match aller des demi-finales, l’entraîneur des avants, Jean-Michel Millet ne boude pas son plaisir. Avec malice, il revient sur cette aventure humaine.
Jean-Michel, quelle saison ! En septembre, avais-tu envisager de te retrouver à ce stade de la compétition ?
Jean-Michel Millet : C’est toujours difficile de se projeter sur la fin saison dès septembre, même si on espérait être dans les trois premiers. Nous avions entrevu de belles choses lors de la saison précédente, notamment en remportant nos trois derniers matchs dont deux à l’extérieur. On savait aussi que notre projet de jeu et l’effectif pouvaient être compétitifs.
De là à être en demi-finale ?
JMM : Se retrouver en demi-finale, c’est juste magique ! Avec JB (ndlr : Jean-Baptiste Cuq) cet hiver, quand nous venions au stade Kaufmann, nous en rigolions parfois ! Et puis, la rigolade a laissé place à la réalité.
Et quelle belle réalité cette saison ?
JMM : Cette saison est juste merveilleuse ! Finir premier, invaincus à Kaufmann. Avoir atteint notre objectif de montée en Nationale 2, être aujourd’hui en demi-finale, c’est un parcours quasi parfait ! Des saisons comme celle-ci, on n’en vit pas 50 dans une carrière sportive !
Ton meilleur souvenir ? Le moins bon ?
JMM : Difficile de sortir un seul bon souvenir. Les victoires à Mazamet à la 78ème minute, ou celle de Pamiers sont de bons souvenirs. A Marmande aussi où le groupe a fait preuve d’un courage énorme. Mais peut-être que la victoire et la qualification face à Mâcon est le meilleur moment. Pour l’instant !
Le moins bon…
JMM : Je n’ai pas de mauvais souvenirs. Je ne veux retenir que le positif de cette aventure sportive et humaine !
Positif comme l’équipe qui semble dégager beaucoup de sérénité, as-tu ce même sentiment sur le banc ?
JMM : Les victoires amènent de la confiance, et la confiance amène les victoires. C’est un cercle vertueux !
A l’image de la saison régulière, la phase finale montre que vous les coachs avez-su créer un véritable collectif. N’est-ce pas cela la force de ce groupe ?
JMM : Je ne pense pas que l’on ne puisse être compétitif à n’importe quel niveau, si l’on n’observe pas le fonctionnement des joueurs dans le groupe. On a tâché de concerner tous les joueurs, avec plus ou moins de succès. Mais globalement, cela a marché. Il me semble que le rôle d’un coach est de tirer la quintessence de chacun des joueurs, de composer avec leur différence, leur singularité, d’être attentif et de mettre un système en place pour que chacun s’y retrouve. Bien-sûr que cela ne marche pas avec tous. Mais cette année avec la quasi-totalité du groupe, nous avons réussi à fédérer.
Vous êtes donc qualifiés pour les ½ finale, les joueurs se payent bien, comme tu leur avais demandé ? Qu’est ce qui t’a plu dans le jeu déployé par l’équipe face à Mâcon et Rumilly ?
JMM : Oui, les phases finales c’est jour de paye … Cette équipe a des qualités de courage et d’abnégation incroyable. Là où certaines équipes auraient sombré, notre équipe a su à Mâcon courber l’échine et construire petit à petit sa victoire. A Rumilly, à 14 contre 15, même sentiment où, sans lâcher, de façon méthodique en appliquant les stratégies définies, les joueurs arrivent à se sortir de situations complexes. Par contre, lors des matchs retour à Nîmes, on a vu un RCN maître des débats et démontrer qu’ils étaient capables d’envoyer du jeu.
Place donc aux demi-finales. A part Rennes, les premiers de chaque poule sont au rendez-vous Nîmes, Périgueux, Hyères-Carqueiranne. Ton regard sur ce dernier carré ?
JMM : Les 2 ogres annoncés sont bien là ! Rennes est un peu la surprise. Quant à Nîmes, qui a joué toute la saison dans une poule de 4ème série, a eu 4 coups de chance en 1/8ème et en ¼ de finale (sourires). Ou peut-être que la performance de l’équipe, tout au long de la saison, est bien une véritable prouesse !
Les 29 mai et 5 juin, une place en finale va donc se jouer entre Hyères et vous. Avouons-le Nîmes n’a pas les faveurs des bookmakers. Je ne doute pas que ce soit une source de motivation pour toi, l’ensemble du staff et les joueurs ?
JMM : On sait où l’on va mettre les pieds ! Hyères-Carqueiranne est formaté pour la Nationale. Ils ont dans leur effectif six ou sept anciens pensionnaires de Pro D2 et de Top 14. On pourrait se dire que c’est impossible. Mais, je préfère penser comme Marc Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »