Un maître-mot : Positif !

 

A 24 heures du premier match de préparation contre La Seyne – demain à 19h au stade Eric Baska de Beaucaire, rencontre avec Armand Mardon. Le temps d’évoquer ses premières semaines au sein du Rugby Club Nîmois, son état d’esprit à 15 jours du début du championnat de France de fédérale 1. Entretien.

Armand on va commencer par l’actu de ces derniers jours. Le stage semble avoir fait l’unanimité. Est-ce une première satisfaction ?

Oui, sur deux points. Avant même de parler de cohésion, j’ai trouvé les joueurs très investis, très concernés. Notamment dans les différents challenges que l’on avait mis en place tout au long du week-end.  Nous avons affaire à de réels compétiteurs qui se sont donnés à fond, tant physiquement que mentalement. C’est un véritable point de satisfaction, comme l’est celui de voir se constituer, dans l’effort, un groupe, un collectif. Sans m’emballer, je pense que le stage a rempli les objectifs que nous nous étions fixés.

Plus largement, le groupe a repris le chemin de l’entraînement le 23 juillet dernier. Après trois semaines, quels sont tes motifs de satisfaction ? Quel est ton état d’esprit ?

Je suis partagé. Côté pile, j’ai hâte que le championnat commence, qu’on se mesure, qu’on rentre de plein pied dans la compétition. Côté face, je suis plus mesuré, plus prudent. Je sais qu’il faut que l’on profite du temps qu’il nous reste pour faire des réglages, travailler tel ou tel autre secteur… Je suis donc partagé entre enthousiasme et raison.

En signant à Nîmes, tu t’attendais à vivre ces moments de « montagnes russes » ?

Pas avec autant d’intensité. En venant, je me doutais bien que ce groupe avait un fort potentiel, un vrai vécu, une vraie force liée à son histoire, à cette aventure qu’elle vit depuis plus de six ans. Du fin fond de la fédérale 3. Que ce positif était inévitablement un atout ! Mais, à cette dose, à ce niveau, je ne l’avais pas soupçonné. Le groupe a une capacité d’appréhender les changements, le projet de jeu, le travail demandé qui nous donne des ailes. Mais il faut rester vigilant ! Il ne faut pas se laisser griser.

Appli, conseil des sages, vestiaires, stage, intégration de jeunes Espoirs dans le groupe… petit à petit vous mettez en place une nouvelle organisation, un nouveau fonctionnement. Peux-tu nous en dire plus ? La patte Mardon / Escande, tu la résumerais de quelle manière ?

De la rigueur dans notre travail pour se rapprocher, le plus vite, du haut niveau de notre championnat ! Car ne l’oublions pas c’est notre objectif : être un club de l’élite du rugby français. On y va étape par étape, à dose homéopathique même si cela fait que trois semaines que l’on travaille (sourires)… Les joueurs ont d’abord eu début juillet le projet de jeu. Ils ont vu que celui-ci avait été réfléchi, travaillé, écrit… Nous avons ensuite mis en place des outils comme une application pour mieux suivre les joueurs, et les aider à mieux se développer individuellement. Que ce soit physiquement ou techniquement. Si on veut grandir, nos joueurs doivent se développer individuellement, c’est plus qu’une évidence, c’est 13 ans de pratique, d’expérience que j’ai acquis au sein de clubs comme le Stade Rochelais ou Brive. Mais l’application a aussi pour but d’impliquer le joueur, de le responsabiliser. C’est un contrat, un engagement entre lui et nous le staff. J’aime cette notion d’engagement mutuel.

En parlant de nouveautés, vous mettez en place un conseil des sages, tu peux nous en dire plus ?

Rien d’exceptionnel ! Quand tu as un groupe de 45 gars, tu es obligé de mettre en place des outils de management. Et ce conseil des sages en fait partie. Ce sont les joueurs eux-mêmes qui ont voté pou leurs représentants.

Qui sont ?

Nicolas Alcalde, Tim Daniel, Romain Raynaud, Brice Binard, Julien Berger, Sébastien Max. Ce conseil se réunira chaque mois avec le président et le staff. Un joueur viendra, à notre demande, complété ce conseil. Selon l’actualité, l’ordre du jour… Ce qu’on veut avec cet outil, c’est qu’il n’y ait pas de non-dits. Que tous les sujets soient abordés. Sans tabou !

Revenons au staff. Avec Patrick Escande, cela fait à peine un mois que vous vous connaissez, comment cela se passe votre duo ?

C’est du beurre ! On a deux personnalités différentes, mais très complémentaires. On a aussi des histoires, des vécus différents. Mais on a un point commun. On déteste l’à peu-près ! Donc on est inévitablement deux gros bosseurs. Et même si notre rencontre ne remonte pas à des lustres, on se comprend déjà sans trop se parler. Et puis on a la même vision du jeu…

On attaque la dernière ligne droite de la préparation, avec notamment 2 matchs (contre La Seyne et Romans), tu en attends quoi ?

Pour moi, c’est une évidence : il faudra les gagner ! Mais pas n’importe comment. On a ainsi mis des thématiques sur ces deux matchs de préparation. Pour faire court, une thématique offensive avec l’ambition de marquer des essais – en tout cas un de plus qu’eux – contre La Seyne, et une thématique défensive contre Romans. Face à un gros de Fédérale 1 que nous avons dans notre poule, nous nous testerons sur la conquête et la défense. Sur les fondamentaux du rugby. Avec ses deux matchs, nous aurons une bonne vision de notre jeu. En tout cas, nous commencerons à avoir des éléments de réponse sur notre jeu. Pour préparer sereinement notre premier match.

Et bâtir votre équipe type ?

Je n’aime pas cette formule. Evidemment que chaque dimanche il y aura 23 gars sur la feuille de match ! Mais on a un groupe de 45 joueurs. Et quelque part ce sont nos adversaires qui détermineront la compo. A chaque fois, elle correspondra à l’effectif que nous passons le plus apte à gagner face à telle équipe, dans telles conditions…  C’est notre job de trouver la meilleure équipe pour la meilleure performance. Et ce n’est pas que pour le jeu de la concurrence, mais c’est de la pure stratégie !

Dernière question, à quoi doivent s’attendre les futurs spectateurs de Kaufmann ? Notamment le 9 septembre ?

A une victoire, car sur nos terres, elle est primordiale ! Et j’espère qu’ils se régaleront à nous voir gagner. Que le projet de jeu les séduira. Ce sera le bouquet final.